samedi 8 avril 2017

Qu’est-ce que l’Africain attend de vous (français, afro-français) en 2017 ?


L’Afrique est le deuxième continent d’expatriation française après l’Europe et devant les Etats Unis, ne l’oublions pas.

Il se passe en Afrique des choses qui nous échappent

  • 50% des francophones sont des africains et 86% en 2060,
  • 85% des projets franco-africains échouent du fait de la sous-estimation de la dimension culturelle dans les négociations d‘affaires,
  • 25 pays africains en 2015 connaissent une croissance comprise en 6 et 13%.

La France reste le premier investisseur en Afrique, sauf dans le domaine des hydrocarbures. Cependant, le pays est en train de perdre des segments du marché sur un "continent soumis à une concurrence internationale croissante". Aujourd'hui en Afrique, les choses évoluent très vite au point que certains cadres d’entreprise ne comprennent plus les générations montantes de cadres africains et des populations. Il devient impérieux de connaitre l’Afrique et les Africains dans la conduite de tout projet


Les français ont besoin d’outils qui intègrent l’évolution contemporaine, et permettent de lire les constantes des peuples africains. Vous les fournir est notre métier.


Certains pays africains ont plus changé en vingt ans qu'en deux siècles. Il est temps, pour les expatriés et les impatriés, de tenir compte des évolutions, et de questionner leurs limites. Limites que la mondialisation, comme un réactif en laboratoire, met clairement en évidence en Afrique. Il s'agit d’aborder la question de la gestion du risque interculturel en Afrique sous un jour intégrant à la fois les interrogations, les aspirations, les limites de chacun ainsi que les évolutions actuelles africaines dans un environnement économique en plein bouleversement.

Comment revitaliser notre intelligence interculturelle ?

La gestion des problématiques interculturelles en Afrique ne consiste pas à aligner des stéréotypes, à faire preuve de paternalisme, ni de briller par l'ethnocentrisme, l'arrogance, la condescendance, et/ou du racisme larvé. Mais à mettre en marche une dynamique fondée sur une nouvelle intelligence interculturelle afro-française. Le temps de l'Afrique a sonné disait le Président Hollande, mais êtes-vous à la hauteur des nouvelles attentes CULTURELLES de l'Autre ?


Pourquoi ?

Ce qui a changé en Afrique, c'est le choix. Pour la première fois depuis près de 17 ans, l'Afrique économique a le choix : choix des partenaires, choix de modèles économiques, choix de l'influence culturelle, choix des investisseurs, etc. Or, quand on parle de "choix" les mots tels que: qualité, exigence, attente, trouvent une résonance particulière dans les échanges.

Qu’est-ce que l’Africain attend de vous (français, afro-français) en 2017 ? 

DB CONSEILS partage ici son expérience (résumé d'une intervention à la CCI de Paris).  Voici les différents points qui doivent faire l’objet d’une attention particulière avant et pendant votre mission en Afrique : 

1.   Vos compétences professionnelles (la qualité française sera attendue et la différenciation managériale très appréciée…) ;
2.   Votre compétence interculturelle (la compétence interculturelle n’est pas une compétence qui permet de dialoguer avec un étranger, mais avec autrui. L’objectif d’apprendre à la rencontrer et non pas d’apprendre la culture de l’autre) ;
3.   Votre résilience face aux situations critiques, notamment dans la gestion des problèmes multiples et complexes ;
4.   Votre générosité (l'intelligence dans la gestion des cas sociaux, sera mise à rude épreuve dès votre installation) ;
5.   Votre capacité de négociation ("oui" n'est jamais une garantie, « non » n'est jamais un refus, il faut savoir épouser les courbes du contexte, des enjeux et de la culture) ;
6.   Votre lecture des enjeux et des intérêts locaux et la capacité de gestion des complexités locales. L’individu est avant tout un élément du groupe et son comportement est défini et déterminé par cette appartenance ;
7.   Votre hospitalité (sens de l'accueil, réception, disponibilité, écoute active, ouverture d’esprit, empathie, sensibilité interculturelle, votre capacité à gérer les incertitudes, l’ouverture aux autres) ;
8.   La place accordée aux anciens dans votre processus décisionnel.

Problèmes en 2017 (liste non exhaustive)

§  L’exigence permanente d’une intelligence situationnelle, dans ce contexte l’attitude psychorigide reste la fabrique des ruptures en termes de communications interpersonnelles (donc perte de remontées d’informations) de démotivation… La critique facile et quelque fois gratuite vous enferme dans votre tour d’ivoire.
§  Le réflexe de la solidarité raciale en cas de difficulté est à proscrire L’imperfection des moyens, la persistance des vieilles habitudes comportementales, la confusion des buts caractérisent le travail des cadres français ou afro-français en Afrique francophone.

Dynamiques africaines et évolutions culturelles




 Quel sera votre partenaire culturel « africain » en 2017 ?

§   Retenez que votre partenaire africain (du fait de la prédominance de l’individu sur le groupe) a déjà développé et intégré l’interculturel dans sa stratégie d’entreprise.
§   Son sens de l’hospitalité, le prédispose, le conditionne et le prépare à un rapport d’échanges réciproques.  L’inconnu ne lui fait pas peur, il s’installe dans un "rendez-vous du donner et du recevoir" interculturel.
§   La gestion des urgences à géométrie variable, induite par le système d’interconnaissance communautaire et les difficultés quotidienne, développent en lui un processus permanent de tolérance active, face à l’inconnu, à l’incertitude, aux imprévus et aléas (ce qui n’est pas le cas du français en général). Il fera preuve d'une souplesse dans la réaction, l'attitude et l'effort. Ce qui peut déplaire, forcer l'admiration ou simplement générer une appréciation négative du fait de l'altérité.
§   Votre partenaire culturel africain, vous étonnera certainement par son esprit d’ouverture. Il intégrera votre différence dans sa stratégie comme un élément clé du conditionnement du potentiel de situation
§   Parfois déçu par le "non-retour d’ascenseur de l’Autre", (l'individualisme français), il gardera, et exprimera toujours une attente de réciprocité pour mieux construire en bonne intelligence avec l’Autre.
§   Son intelligence relationnelle, lui permet de relativiser ses souffrances, ses échecs, ses retards, ses douleurs et ses joies sans plainte, ni murmure, avec toujours le sourire et dans la bonne ambiance. Il ne s'agit là ni d'insouciance, ni de légèreté. 
    
     Que vous reproche votre partenaire culturel lors de vos missions en Afrique francophone ?

 Une erreur culturelle aux conséquences multiples

Pour les formateurs de DB CONSEILS, l'erreur culturelle franco-africaine consiste à penser que le fait d’avoir en partage le français dans l’espace culturel francophone, de partager une histoire commune, d'avoir une proximité culturelle et linguistique veut dire que nous connaissons la France et les "français" ou l’Afrique et les "africains". Cette erreur culturelle coûte chère aux cadres expatriés ou impatriés.

Elle se traduit par :

§  Une perte de l'enthousiasme conquérant des secteurs privé et publics français en Afrique ;

§  Un déficit de revitalisation de l’intelligence interculturelle française en Afrique.

Ce qui nous permet de pointer du doigt les points de vigilance des expatriés d'abord, puis des impatriés ensuite, en Afrique francophone au cours de leur mission.

Les points de vigilance interculturels des expatriés français en Afrique


   1-  Manque de formation interculturelle :
§  Une formation en management interculturel n’est pas un vernis de culture générale gracieusement offert par l’entreprise au futur expatrié pour qu’il ait un avant-goût de son pays d’affectation.
2-    Gestion malhabile du passif historique
§  Prenons l’exemple de la notion du travail : perception, rapport, rôle, ...
§  Pendant la colonisation, le système colonial avait une politique de mise en valeur des terres, des espaces. Au cœur de cette mise en valeur : les travaux forcés (esclavage déguisé), des hommes et des femmes. En 1927, le journaliste Albert Londres passe quatre mois en Afrique noire. A son retour, il écrit "Terre d’ébène" (Editions du serpent), violent réquisitoire d'une force rare, contre la politique coloniale française. Après la colonisation "l'œuvre de civilisation à tâtons" (Albert LONDRES), faute de décolonisation des mentalités, le travail est resté associé à la souffrance, la corvée, l'ingratitude du colon, les conditions de travail terribles.  Des razzias terribles amputaient les villages de leurs forces vives. Sans refaire l'histoire, on peut observer, à ce jour, que le travail en Afrique n'est pas considéré comme une source d'épanouissement, mais comme un moyen pour satisfaire les besoins primaires et gérer les problèmes de la communauté, de son village. 

3-  Application au monde de l'entreprise

§  Les notions comme la "motivation individuelle", la "gestion de l'outil de production", l'"intérêt général", le "sens commun", la gestion de l’outil de travail, la cohésion du groupe ou l’investissement personnel, ne sont pas des concepts fédérateurs, ou moteur dans la mise en œuvre de projet en contexte africain. Spécialiste de l'accompagnement de sociétés françaises sur les marchés africains, notre réseau de représentations locales, nous permet d'accompagner nos clients à chaque étape de leurs projets de développement. Nos experts forment, depuis une dizaine d’année, des candidats à l’expatriation et impatriation, des chefs d’entreprises locaux à la gestion de l’entreprise, des ressources humaines, de l’information en contexte africain.

4-  Réticence à l’ouverture vers l’Autre

§  Dans une relation d'affaires impliquant une mixité culturelle, le désir et l'acceptabilité des efforts d'adaptation et de compréhension de l'autre sont fortement influencés par l'état du rapport de force. Autrement dit la charge et le besoin de comprendre l'autre dans ses perspectives propres, sont essentiellement à la charge de celui « représentant » la puissance moindre, celui qui est jugé et/ou se juge avoir le plus grand besoin de l'autre.

§  Nombreux sont les français qui, remplissent leur contrat, mais, éprouvent de réelles difficultés d'adaptation, rejettent la culture locale et subissent la mission et ses désagréments culturels dans l’attente du retour. Ils deviennent pourvoyeurs des préjugés à leur retour.

Connaissez-vous les réseaux professionnels en Afrique francophone ?



§   En Afrique on ne parle pas de réseaux d'influence, mais d'un système d'interconnaissance intercommunautaire. Dans les sociétés d'interconnaissance, on ne parle pas pour informer, on parle pour situer chacun à sa place.
§   Certains croient s’être adaptés, sans réaliser qu’ils ne sont acceptés par ni par leurs équipes, ni par leurs partenaires du fait de leur manque de sensibilité à la culture locale.

Travailler, vivre et étudier en Afrique : impair et négligence des facteurs culturels

§   La parole est d'argent, mais le silence est d'or (les plaintes, les coups de gueule, la critique systématique, et la non reconnaissance crispent la communication) L’efficacité doit faire office de signifiant commun.
§   Le bon chef a une écoute active, prend le temps de voir, d’entendre et d’être là, de briller par l’exemple et sait sanctionner.
§   Certains semblent très bien s'adapter. Ils trouvent le pays agréable par attrait pour la nouveauté. Mais au bout d’une année, faute d'avoir développé une compétence interculturelle, ils commencent à avoir le mal du pays, critiquent, comparent systématiquement et retrouvent les automatismes français qui sapent la coopération interculturelle.

L’incapacité de l’époux ou de l’épouse : 28% des échecs d’expatriation

§   L'incapacité des épouses ou des époux à s'adapter dans leur nouvel environnement est à l'origine de près de 28% des échecs d'impatriation ou d'expatriation.


Nous vous attendons nombreux pour ensemble répondre au cours d’une ou deux journées de formation aux questions suivantes :

  1. Comment maîtriser les outils culturels et pratiques pour optimiser votre communication, vos négociations et vos relations personnelles ?
  2. Acquérir les techniques de base pour mieux gérer les situations de travail avec les cadres africains.
  3. Comprendre les logiques culturelles qui influent sur les choix et les comportements de vos partenaires.
  4. Comment actualiser votre propre compétence interculturelle au regard des dynamiques africaines ?
  5. Comment tenir compte de l’autre et de son fonctionnement pour l’intégrer, s’enrichir de la culture de l’autre et lui apporter la lecture de ma propre culture ?
Nous vous invitons à venir acquérir les techniques de base pour mieux gérer et comprendre l’Autre dans vos projets d’entreprise.



Les modules de formation sont les suivants (contenus et dates sur demande)

  1. Le processus décisionnel du chef en temps de crise (administration, entreprise, décideur économique, acteur politique).
  2. Comment développer son réseau professionnel et d’influence en Afrique francophone ?
  3. Comment créer, développer, et pérenniser son réseau de distributeurs ou d’agents commerciaux ?
  4. Les situations de travail avec les cadres en Afrique francophone (accueil, réception, présentation, communication, négociation, réseautage d’affaires, suivi des engagements et contacts…), comment être efficace ?
  5. Comment faire des spécificités socioculturelles africaines un moteur de croissance et de meilleur rendement ?
  6. Créer et animer son réseau relationnel professionnel.

Patrice PASSY
Formateur en gestion des Problématiques Interculturelles
16 ans d'expérience internationale
patrice@dbconseils75.com




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